En 50 ans, la périurbanisation a dessiné en France un espace qui suscite aujourd’hui de nombreux débats. Sa définition même – selon l’Insee, est dite « périurbaine » toute commune dont plus de 40% de la population part travailler dans un pôle urbain – est loin d’en épuiser le sens. Il s’agit de fait d’un espace hybride entre ville et campagne, à la morphologie diverse (couronnes, corridors…) et caractérisé par sa fonction résidentielle dominante. L’habitat individuel – pavillons, lotissements – y est très représenté ainsi que le nombre de ménages propriétaires de deux voitures.
Consommateur de foncier agricole, vecteur d’artificialisation des sols, énergivore, producteur de formes urbaines dégradées et, par conséquent, « non durable », le périurbain fait l’objet de nombreuses critiques. Paradoxalement et ce, malgré plusieurs décennies de politiques publiques visant à réguler sa progression, le périurbain demeure toujours attractif pour des familles qui cherchent à accéder à la propriété et à trouver une qualité de vie que la ville ne leur offre pas.
Comprendre ce tiers-espace, c’est interroger ses caractéristiques socio-économiques et identitaires, les conflits d’usage qui le traversent, sa gouvernance et sa soutenabilité.