Saint-Avé, en marche vers une mobilité durable

Dans un contexte d'’augmentation constante du trafic routier sur le pays vannetais, un projet d’une déviation nord de Vannes a émergé, dans les années 90, avec pour effet d’arracher à la commune de Saint-Avé son côté rural, scindant son territoire. Ce projet, qui n’atténuait que partiellement les flux pénétrants vers la ville centre, n’a pas été reconduit par l’État dans le cadre du dernier SNIT (schéma national d'infrastructures de transport). Il n’en demeure pas moins que les flux pénétrants, comme sur la RD126, vont connaitre à l’horizon 2024 une forte saturation (trafic en hausse de 20 %) et, à l’horizon 2034, une totale congestion (trafic en hausse de 31 %), comme mis en avant dans le rapport d’étude du réseau routier structurant de l’aire urbaine vannetaise de mai 2014 du conseil départemental du Morbihan. La saturation de certains axes d’ici quinze ans et une part modale, qui laisse peu de place aux modes de déplacements alternatifs à la voiture, sont les ingrédients pour une mobilisation maximale des élus avéens. Au fil du temps, les élus de Saint-Avé ont fait évoluer leurs approches : d’abord, par la recherche de solutions purement techniques à des problèmes de déplacements, mais qui, dans un territoire en développement, trouvent leurs limites en termes d’efficacité, de multiplication et de coûts. aujourd’hui, par la recherche d’une mobilité durable qui s’appuie à la fois sur la sensibilisation et la participation de chacun comme acteur de sa mobilité, et sur la volonté d’innover sur la commune et d’impulser cette approche sur l’agglomération. En visant le changement des comportements, le management de la mobilité présente une vision renouvelée de la gestion des déplacements des personnes et des biens, centrée sur la demande plutôt que sur l’offre. Il s’agit d’influencer la demande de mobilité plutôt que d’augmenter systématiquement l’offre de transports. Cela implique des mesures de communication, de sensibilisation, d’éducation, d’adaptation, d’organisation de l’offre déplacement et transport. Changer les comportements de mobilité ne peut pas être un processus soudain et radical, mais demande, au contraire, de passer par des étapes successives avant d’aboutir à un changement véritable et pérenne. Saint-Avé dispose d’une solide réputation de « ville aux priorités à droite », avec, aussi, un grand nombre de zones à 30. Comment rendre les citoyens acteurs de leur mobilité, lorsque le positionnement péri-urbain parait être une contrainte : c’est ce travail collectif et foisonnant des élus, services, citoyens et associations, qui est ici synthétisé, pour une nécessaire évolution des comportements vers un réel partage de la rue dans une approche beaucoup plus intégrée et interdisciplinaire.