RESSORTS - Création artistique partagée

RESSORTS, action artistique de remobilisation sociale, s’articule autour d’une écriture partagée et de la co-construction d’une forme scénique. Il s’agit d’une rencontre entre une équipe artistique interdisciplinaire et un groupe d’habitants, allocataires des minimas sociaux (RSA, AAH, ASS), ou rencontrant des difficultés sociales, prioritairement de la rive droite et/ou des quartiers de la politique de la ville. Les participants travaillent avec l’équipe artistique du théâtre du Grain pour co-construire une forme scénique qui sera jouée plusieurs fois au terme de l’action. RESSORTS est ouvert à 15 personnes. Le travail avec les participants se déroulera de mars 2017 à janvier 2018 sous forme d’ateliers hebdomadaires en demi-journées (3h) et à l’approche des représentations, de quelques journées de 6 heures. D’autres actions comme des sorties au théâtre ou des temps d’échange conviviaux seront organisés avec l’ensemble du groupe afin de créer une dynamique et ainsi de proposer aux participants de rejoindre d’autres initiatives artistiques, sociales ou citoyennes (notamment avec le Centre Social de Kerourien). L’objectif de cette action est de permettre à des personnes en situation de précarité et d’isolement de se remobiliser, de retrouver une vie sociale et une estime de soi, et d’identifier dans son quartier des lieux ressources qui lui permettront de prendre sa place dans la cité (bénévolat, projet professionnel, réseau amical, loisirs). D’une façon globale, l’action RESSORTS vise à favoriser la prise d’initiative et le pouvoir d’agir des participants. Concrètement trois objectifs peuvent être mis en avant : - le développement de la confiance en soi - un travail sur l’engagement - une restructuration du rythme et de la vie sociale des participants. Confiance individuelle et collective, estime de soi Le travail théâtral, par les exercices corporels, de respiration, de voix permet de développer la prise de confiance et l’estime de soi. Ce constat a été fait lors de la précédente session mais aussi sur d’autres projets menés par la compagnie. Au fil des mois et de la pratique, l’évolution des comportements, notamment lors la prise de parole en groupe est nettement visible. C’est aussi grâce à la confiance établie au sein du groupe que les participants peuvent reprendre de l’assurance, par la confiance des autres et par celle apportée par chacun au groupe. Engagement Rejoindre le projet RESSORTS implique de s’engager. Aussi le cadre de l’action et notamment la régularité des rencontres permettent à chacun d’affirmer son choix et de l’assumer tout au long du projet. Dans ce dispositif, un temps est consacré à chaque participant pour formaliser son engagement en présence du conseiller insertion référent de l’action, de la coordinatrice et d’un artiste du théâtre du Grain. Une charte récapitulant le cadre de RESSORTS est remis à chacun et une lettre d’engagement est signée par le participant et la compagnie pour formaliser ce contrat. Au fur et à mesure de l’avancée du travail artistique, chaque participant pourra mesurer l’importance de sa présence pour l’avancée du travail en commun. La pièce de théâtre ne peut se monter sans la présence de chacun aux ateliers. Ainsi, nous avons pu noter que cette solidarité nécessaire au bon déroulement du travail a pu être déterminante pour que certains maintiennent leur engagement jusqu’au bout. Le faible nombre de départs sur les précédentes sessions peut s’expliquer par l’importance donnée à cette notion d’engagement, laquelle a été bien expliquée et bien entendue par chacun. De même, un faible taux d’absentéisme a pu être observé et il était rare que les absences ne soient pas signalées. Enfin, l’engagement des participants concourt au développement du regard positif sur eux-mêmes, indirectement lié à une forme de succès (par opposition à l’échec parfois vécu par certains participants). Aussi nous proposons de conserver ce fonctionnement pour la prochaine session. Rythme et vie sociale La régularité des rencontres participe d’un rythme et d’une vie sociale, qui donne une dynamique à la semaine et l’ordonne d’une certaine façon. Les rendez-vous des ateliers hebdomadaires ont apporté du lien social à certaines personnes qui sortaient peu de chez elles. De plus, lors des précédentes sessions, le groupe s’étant solidarisé, RESSORTS a également permis à nombre d’entre eux de rompre avec l’isolement. Il est à noter que plusieurs participants, malgré des différences d’âges importantes, ont créé des liens et se voient en dehors des ateliers pour des moments de convivialité. La durée – 9 mois – rend possible la formation d’un groupe et laisse la place à des vraies rencontres. S’il arrive que certains participants ne puissent pas mener le projet jusqu’à son terme pour des raisons diverses, ils restent en contact avec le groupe et avec le théâtre du Grain. Ces personnes ont été invitées à venir aux représentations et plusieurs d’entre elles s’y sont déplacées. Une personne n’ayant pas été au bout du dispositif s’est tournée vers le théâtre du Grain pour demander de l’aide suite à une problématique de violence conjugale. Nous avons orienté la personne vers les professionnels compétents et concernés, car cela n’entrait pas dans le champ culturel. Toutefois cette situation souligne l’importance de la confiance établie entre le théâtre du Grain et les participants. Sur cette édition, ce lien se fera en étroite relation avec le Centre Social de Kerourien et son référent famille. Enfin, comme présenté dans le point précédent, de nombreuses passerelles sont proposées aux participants : avoir accès à la billetterie sociale, rencontrer des structures de quartier comme la CSF ou la Maison pour Tous de Saint Pierre. Un lien privilégié est également instauré avec le collectif Le Maquis et les activités proposées au Maquis (projection, repas partagé, etc.) et le Centre Social de Kerourien qui propose à chacun de s’investir dans son projet associatif. Dans ce nouveau projet, toutes ces passerelles seront maintenues et des actions en lien avec des structures plus proches de l’emploi et de l’insertion sont également évoquées. Ces passerelles sont tout aussi importantes pendant l’action qu’une fois celle-ci terminée. Elles permettent en effet de rester dans une dynamique sociale et maintenir les liens créés en dehors du dispositif.